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per. L’homme ignorant, qui connaît la bonté de Dieu, et qui sent sa propre impuissance, doit donc supposer cette autorité donnée de Dieu, et la chercher humblement pour s’y soumettre sans raisonner. Où la trouvera-t-il ? Toutes les sociétés séparées de l’Église catholique ne fondent leur séparation que sur l’offre de faire chaque particulier juge des Écritures, et de lui faire voir que l’Écriture contredit cette ancienne Église. Le premier pas qu’un particulier serait obligé de faire pour écouter ces sectes serait donc de s’ériger en juge entre elles et l’Église qu’elles ont abandonnée. Ou quelle est la femme de village, quel est l’artisan qui puisse dire sans une ridicule et scandaleuse présomption : Je vais examiner si l’ancienne Église a bien ou mal interprété le texte des Écritures. Voilà, néanmoins, le point essentiel de la séparation de toute branche d’avec l’ancienne tige. Tout ignorant qui sent son ignorance doit avoir horreur de commencer par cet acte de présomption. Il cherche une autorité qui le dispense de faire cet acte présomptueux et cet examen dont il est incapable. Toutes les nouvelles sectes, suivant leur principe fondamental, lui crient : Lisez, raisonnez, décidez. La seule ancienne Église lui dit : Ne raisonnez, ne décidez point ; contentez-vous d’être docile et humble ; Dieu m’a promis son esprit pour vous préserver de l’erreur. Qui voulez-vous que cet ignorant suive, ou ceux qui lui demandent l’impos-