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vous citer les paroles mêmes de Moïse : « Et Sara ayant vu le fils d’Agar, servante égyptienne, jouant avec son fils Isaac, elle dit à Abraham : Chasse cette servante et son fils ; car le fils de la servante ne sera point héritier avec mon fils Isaac. Abraham écouta ceci avec peine, à cause de son fils. Mais Dieu lui dit : Que cette parole sur l’enfant et sur sa servante ne te paraisse pas dure, et quelque chose que dise Sara, écoute sa voix ; car c’est d’Isaac que ta postérité prendra son nom. »

Ne voyez-vous pas que celui qui près du chêne avait promis de revenir, parce qu’il prévoyait que son intervention serait nécessaire pour persuader à Abraham de condescendre aux volontés de Sara, revint, en effet, comme le dit l’Écriture, et qu’il est vraiment Dieu, ainsi que le prouvent ces paroles : « Dieu dit à Abraham : Que cette parole sur l’enfant et sur ta servante ne te paraisse pas dure. »

C’est par ces questions que je pressais mes interlocuteurs.

— Très-bien, dit Tryphon. Mais tout ce que vous venez de dire ne prouve nullement qu’il existe un autre Dieu que celui qui se montra à Abraham, aux autres patriarches et aux prophètes. Vous nous avez seulement fait voir que nous avions eu tort de prendre pour trois anges les trois personnages qui se trouvaient avec Abraham sous sa tente.

— Si je ne pouvais, Tryphon, vous montrer par les Écritures que l’un d’eux était le Dieu qu’elles appellent quelquefois du nom d’ange, parce qu’il est chargé de porter aux hommes les ordres du souverain créateur, vous seriez excusable de penser ici comme votre nation à l’égard de celui qui parut au monde sous une forme humaine, ainsi qu’il s’était fait voir à Abraham accompagné de deux anges, bien qu’il fût Dieu et précédât les siècles.

— Avons-nous pu jusqu’alors, me dit-il, avoir un autre sentiment ?

— Eh bien ! lui répondis-je, je vais vous prouver, en m’appuyant toujours sur les Écritures, que celui qui s’est montré à Abraham, à Jacob, à Moïse, et qui est appelé Dieu par les livres saints, est autre que celui qui a tout créé ; mais je m’ex-