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Onésime, esclave qui appartenait à Philémon, de la ville de Colosses, et disciple de saint Paul, vint trouver l’apôtre : il s’était enfui ; saint Paul le convertit, et ensuite il le renvoya à son maître avec une lettre que nous avons encore. Philémon pardonna à Onésime et le mit en liberté ; et Onésime fit de tels progrès dans la vertu, qu’il devint évêque d’Éphèse, après Timothée. À la fin de son épître à Timothée, saint Paul annonce sa mort prochaine. « On prépare déjà mon sacrifice, dit-il, et le temps de ma délivrance est proche. » Il presse Timothée de venir le trouver avant l’hiver, et il ajoute : « Prenez Marc et amenez-le avec vous, car il m’est utile pour le ministère. Apportez avec vous le manteau que j’ai laissé à Troade chez Carpus, et les livres, principalement les parchemins. » C’était, à ce que l’on croit, l’Écriture-Sainte suivant l’usage des Juifs. On peut remarquer aussi quelle était la pauvreté de saint Paul, qui se faisait apporter un manteau d’Éphèse à Rome. « Demas m’a abandonné, ajoute-t-il ; emporté par l’amour du siècle, il s’en est allé à Thessalonique, Crescent en Galatie, Titus en Dalmatie. J’ai envoyé Tychique à Éphèse, j’ai laissé Trophime malade à Milet, Éraste est demeuré à Corinthe, Luc est seul avec moi. Tous m’ont abandonné, mais le Seigneur m’a soutenu et j’ai été délivré de la gueule du lion (allusion à Néron). » Il prie pour Onésiphore, qui était mort, et dit : « Dieu lui fasse la grâce de trouver miséricorde au jour du jugement ! » Il salue Timothée de la part de tous les frères qui étaient à Rome, entre lesquels il nomme Eubule, Pudus, Lin et Claudia. On croit que ce Pudus est le sénateur, père de Pudentienne et de Praxède. Lin est celui qui succéda à saint Pierre dans le siége de Rome.

Ce fut vers la fin de l’année soixante-sixième que saint Pierre et saint Paul composèrent leurs dernières épîtres. Saint Pierre écrivit aux fidèles de l’Asie, peu de temps avant sa mort ; car il dit : « Je suis assuré que je quitterai bientôt ma vie terrestre,

    dit Voltaire, doit rendre sa mémoire chère à tous les peuples. » Essai sur l’Histoire générale, chap. lix, t. 2, p. 188 ; édit. de 1756.