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aujourd’hui de déclamer contre la religion et ses ministres ; et M. le comte de Montlosier ne ferait pas ses diatribes contre le parti prêtre, la vie dévote et les jésuites, si elles étaient à faire. On ne serait pas reçu non plus à débiter dans un salon, comme autrefois, quelques-uns des sarcasmes de Voltaire. Leur sel s’est affadi ; ils n’inspirent que le dégoût, depuis qu’il est reconnu que le mensonge et la calomnie en font l’assaisonnement.

Aux livres d’incrédulité succèdent aujourd’hui les livres religieux ; il paraît tous les jours de ceux-ci, et ils sont tous recherchés d’un public qui veut sérieusement s’instruire.

C’est dans cette disposition des esprits que nous entreprenons une nouvelle et grande publication, celle des Pères de l’Église, traduits en français.

Jamais époque ne fut plus favorable pour cette grande œuvre. Tous les points du catholicisme ont été successivement attaqués et successivement défendus. Dans les premiers siècles de l’Église, il ne s’élevait de nouvelles erreurs que lorsque les erreurs anciennes avaient été anéanties. Les Pères, qui avaient combattu les anciennes, ne pouvaient donc servir à détruire les nouvelles. Il fallait de nouvelles armes contre de nouveaux adversaires. Mais aujourd’hui notre siècle ne s’attachant à aucune erreur particulière et les reproduisant toutes, quoi de plus nécessaire que de lui opposer les réponses qui ont été faites à toutes les erreurs, l’ensemble de toutes les preuves du catholicisme, et tous les témoignages rendus à la vérité !

Les trois premiers siècles de l’Église ne présentent pas seulement le combat de la religion contre le paganisme, mais encore contre la philosophie dont elle réformait toutes les erreurs. C’étaient des philosophes que saint Justin, Athénagore, Tatien, saint Clément d’Alexandrie, saint Cyprien, sortis des écoles de Platon, d’Aristote, pour entrer dans la religion chrétienne, et qui montrent aux philosophes de nos jours que la religion chrétienne, seule, offre à l’homme la vérité, l’objet de leurs recherches.

On donne le titre de Pères de l’Église aux docteurs ca-