avez fait des dieux ? Eh bien, quel autre intérêt que celui de la vérité a pu nous faire abandonner leur culte, déserter leurs autels au risque de la vie ? Grâces soient rendues à Jésus-Christ, qui nous a fait connaître le véritable Dieu, le Dieu incréé, impassible, auquel nous nous sommes dévoués : ce n’est pas lui que vous verrez brûlant des feux les plus impurs aux pieds d’une Antiope ou d’un Ganymède et d’autres créatures semblables, ou bien chargé de chaînes, et délivré par un géant aux cent bras sur la demande de Thétis, à la condition qu’Achille ferait périr des milliers de Grecs pour se venger de l’enlèvement de la courtisanne Briséis.
Nous avons pitié de ceux qui croient encore de pareilles fables dont les démons sont les seuls auteurs.
XXVI. Enfin pourquoi sommes-nous plutôt persécutés que ces hommes qui ont été envoyés par le démon depuis que le Christ est remonté au ciel, et qui osent se donner pour des dieux ? Ces insensés, loin de les poursuivre de votre haine, vous les avez comblés d’honneurs : témoin un certain Simon, Juif samaritain, d’un bourg appelé Gittus, qui fit, à l’aide du démon, au milieu de Rome, sous l’empereur Claude, des prodiges étonnants.
C’était un imposteur et vous l’avez regardé comme un dieu, et honoré d’une statue qui se voit entre deux ponts dans l’île de Tibère, portant cette inscription latine : À Simon, Dieu saint. Presque tous les Samaritains, grand nombre de gentils le proclament le premier des dieux et l’adorent. On vénère comme sa première émanation, une femme nommée Hélène, qu’il tira d’un lieu de prostitution pour l’attacher à sa suite.
Témoin un certain Ménandre, du bourg de Caparetas, disciple de Simon et comme lui Samaritain d’origine ; il fut aussi inspiré du démon, il étonna aussi par ses prodiges à l’aide de la magie, au point de faire illusion à presque tous les habitants d’Antioche, pendant son séjour dans cette ville, et de persuader à ses disciples que la mort n’aurait sur eux aucun empire. Plusieurs sont encore dans cette folle persuasion.
Témoin un certain Marcion, de la province du Pont, qui vit