Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 1.djvu/306

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Agissez toujours en vue de Dieu dans tout ce que vous faites. Mon amour pour vous déborde comme un vase ; c’est cet amour qui me fait travailler avec une ardeur extrême à votre défense et à votre sûreté.

Toutefois je veux que vous sachiez que c’est Jésus-Christ qui vous parle, et non pas moi. Que suis-je ? Mes chaînes ne m’ôtent pas mes imperfections, et je crains plus que jamais. Mais j’espère obtenir de Dieu, par vos prières, tout ce qui me manque pour mériter d’entrer dans l’héritage que m’a préparé sa divine miséricorde. J’ai recours sans cesse à l’Évangile, comme à la chair de Jésus-Christ ; aux apôtres, comme au sénat de l’Église. Aimons aussi les prophètes, parce qu’ils ont eux-mêmes annoncé l’Évangile, parce qu’ils ont espéré en Jésus-Christ, et qu’ils l’ont attendu ; parce qu’ils ont trouvé le salut en lui par la foi.

C’est leur étroite union avec Jésus-Christ qui les a rendus saints, dignes d’amour et d’admiration. Aussi les a-t-il honorés de son témoignage, et comptés parmi ceux qui ont connu l’Évangile, leur espérance, comme il est aussi la nôtre.

Si quelqu’un vous vante le judaïsme, ne l’écoutez pas. Il vaut mieux recevoir le Christianisme de la bouche d’un circoncis, que le judaïsme de la bouche d’un incirconcis.

Mais s’ils ne vous parlent ni l’un ni l’autre de Jésus-Christ, ils sont à mes yeux ces colonnes funéraires, ces tombeaux sur lesquels on ne lit qu’un vain nom. Fuyez leurs dangereux artifices ; fuyez les embûches du prince de ce monde, de peur que ses maximes, en vous plaçant sous son joug, n’étouffent en vous l’esprit de charité. Qu’un même sentiment tienne vos cœurs à jamais unis.

Pour moi, je rends grâce à Dieu de ce que ma conscience ne me fait aucun reproche à votre sujet, et ensuite de ce qu’on ne peut dire, soit en secret, soit en public, que j’aie été à charge à quelqu’un en aucune manière. Je prie aussi le Seigneur de ne pas appeler ma voix en témoignage contre ceux qui l’auraient entendue.

Quelques-uns ont voulu en moi tromper l’homme ; mais on