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ÉPÎTRE AUX PHILADELPHIENS.

Philadelphie était une ville de Lydie, dans l’Asie mineure ; ses habitants avaient eu l’honneur de recevoir saint Ignace dans leurs murs ; ils l’accueillirent avec tout le respect que méritaient sa personne et ses chaînes. En les remerciant, il ne manque pas de leur donner d’importantes leçons. Il veut qu’on reste uni à l’évêque, pour l’être plus sûrement à Jésus-Christ. Ceux qui ne connaissent pas Jésus-Christ sont à ses yeux ces colonnes funéraires, ces tombeaux sur lesquels on ne lit qu’un vain nom. Il montre l’accord parfait entre l’Évangile et les prophètes. « L’Évangile, dit-il, n’est que l’accomplissement des divins oracles : c’est son caractère distinctif. » Il donne aussi de grands éloges aux Philadelphiens dans le salut qu’il leur adresse.


Ignace, surnommé Théophore, à l’Église de Philadelphie, en Asie, cette Église comblée des miséricordes de Dieu le père et de celles de Jésus-Christ notre Seigneur, affermie dans la paix qui vient de Dieu, remplie d’une pieuse et constante allégresse puisée dans la passion du Sauveur, et riche de toutes sortes de grâces par sa résurrection : salut à cette Église, au nom du sang de Jésus-Christ, source d’une joie éternelle et inaltérable, surtout s’il existe une chaste union avec l’évêque, avec les prêtres, avec les diacres, ces ministres établis par l’ordre de Jésus-Christ, qu’il a, d’après sa divine volonté, affermis dans la foi par l’Esprit saint.


Je sais que votre évêque n’est point entré de lui-même, ni par la protection de quelques personnes, dans le saint ministère qui embrasse l’intérêt de tous ; qu’il n’en exerce point les fonctions avec orgueil, mais selon la charité de Dieu le père, et de Jésus-Christ, son fils.

J’ai été frappé de sa modestie. Par son silence, il dit plus que tous les autres avec leurs vains discours. Pour vous, les