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vous connaissais, c’est-à-dire de véritables imitateurs de Jésus-Christ.

Soumis, ainsi que vous l’êtes, à l’évêque comme à Jésus-Christ lui-même, ce n’est plus selon l’homme que vous me paraissez agir, mais selon Jésus-Christ mort pour nous, afin que la foi en sa mort nous assure la vie.

Non-seulement ne faites rien sans l’évêque, mais soyez encore soumis aux prêtres comme aux apôtres mêmes de Jésus-Christ, lui notre commune espérance, lui en qui nous devons toujours vivre.

Que les diacres, dispensateurs des saints mystères, ne négligent rien pour se rendre agréables à tous. Ils ont d’autres fonctions que celles de régler le boire et le manger. Ils sont aussi ministres dans l’Église.

Qu’ils redoutent comme le feu de prêter contre eux des armes à la médisance.

Tous les fidèles, de leur côté, doivent respecter les diacres comme préposés par Jésus-Christ, l’évêque comme l’image de Dieu le père, les prêtres comme le sénat de Dieu, ne faisant qu’un avec les apôtres. Sans ce parfait accord, il ne faut plus parler d’Église. Ici mes sentiments sont les vôtres, j’en ai la certitude.

J’ai reçu et j’ai encore près de moi, dans la personne de votre évêque, le modèle de votre charité. Son extérieur seul est une prédication.

Sa douceur fait toute sa force ; il imprime le respect aux païens mêmes ; ceux-ci, j’en suis sûr, applaudissent à mes éloges.

J’ai de hautes pensées de Dieu, mais je connais ma faiblesse et je crains de périr par la vaine gloire.

Jamais je n’ai dû plus me craindre moi-même, ni mieux sentir le besoin d’être en garde contre les éloges ; me louer, c’est en quelque sorte me flageller. Mon bonheur est dans le martyre ; mais en serai-je trouvé digne ? Je n’en sais rien.

L’envie du démon contre moi ne paraît pas aux yeux de tous ; sa fureur n’a jamais été plus active. J’ai donc besoin de l’humilité qui terrasse le prince de ce monde.