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ÉPÎTRE AUX MAGNÉSIENS.

Magnésie, bâtie sur le Méandre dans l’Asie mineure, avait envoyé son évêque Damas porter des secours et des consolations à saint Ignace, qui séjournait à Smyrne. Le saint à ses remerciements mêle de salutaires avis ; il avertit les fidèles de cette Église de s’affranchir de toute cérémonie judaïque, de s’attacher uniquement à Jésus-Christ, dont les patriarches et les prophètes avaient été les disciples avant son avénement. Il montre la foi comme le lien par lequel Dieu a voulu rattacher à lui toutes les nations. Cette épître commence par le salut suivant :


Ignace, surnommé Théophore, à l’Église de Magnésie, près du Méandre, bénie par la grâce de Dieu le père, en Jésus-Christ, notre Sauveur, au nom duquel je la salue et lui souhaite en Dieu le père et en Jésus-Christ toutes sortes de biens.


Quand j’ai su que votre charité était selon l’esprit de Dieu, je me suis empressé, dans le premier transport de ma joie, de vous féliciter de votre foi en Jésus-Christ.

Car, depuis que mes chaînes m’ont rendu digne de porter un nom d’une beauté toute divine, je me plais ainsi à féliciter les Églises, en même temps que je leur souhaite une union semblable à celle de la chair et de l’esprit dans la personne de Jésus-Christ, notre vie éternelle ; une union de foi et de charité à laquelle rien n’est préférable, une union aussi étroite que celle de Jésus-Christ avec son père : union qui élève au-dessus des persécutions du prince de ce monde, qui fait sortir triomphant de l’épreuve et met en possession du Seigneur.

Combien je m’estime heureux d’avoir été jugé digne de vous voir en la personne de Damas, votre évêque si digne de Dieu, et des saints prêtres Bassus, Apollonius, et du diacre Sotion, le compagnon de mes travaux ! Que n’ai-je pu le garder près de moi, lui, aussi soumis à l’évêque et aux prê-