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bre, la souillure, qu’il faut enlever d’un si beau corps pour laisser toute sa pureté à cette Église d’Éphèse, célèbre à jamais.

Songez que l’on ne peut vivre selon la chair et faire les œuvres de l’esprit, et que les œuvres de l’esprit ne s’allient point avec celles de la chair, pas plus que les œuvres de la foi avec celles de l’infidélité.

Mais heureusement, chez vous les œuvres mêmes de la chair se trouvent selon l’esprit, parce que vous faites tout en Jésus-Christ, notre Seigneur. J’ai su que des hommes d’une mauvaise doctrine ont passé par votre ville. Mais vous ne leur avez pas permis de la répandre ; vous vous êtes bouché les oreilles pour n’y pas laisser entrer la funeste semence. On peut dire de vous que vous êtes des pierres du temple de Dieu le père ; oui, de vraies pierres du temple de Dieu, taillées pour former cet édifice, vous servant de l’instrument de Jésus-Christ, je veux dire sa croix et de l’Esprit saint, comme d’un câble pour vous élever.

La foi est votre guide et la charité la voie par laquelle vous allez à Dieu. Voyageurs, qui marchez tous ensemble dans cette voie, vous portez en vous comme dans un temple Dieu le père, le Christ, l’Esprit saint, et l’ornement du temple : c’est la pratique des préceptes du Seigneur.

Ce qui me remplit d’allégresse, c’est de pouvoir, par cette lettre, m’entretenir avec vous et mêler ma joie à la vôtre, de ce que vous plaçant toujours en regard de l’autre vie, vous n’aimez que Dieu seul ici-bas.

Vous ne cessez aussi de le prier pour les autres ; espérons que la voie de la pénitence leur fera trouver le Seigneur.

Faites en sorte qu’au moins ils aient toujours devant les yeux la leçon vivante de vos exemples. Opposez la douceur à la colère, l’humilité à l’orgueil, les prières aux malédictions, la constance de la foi à l’esprit d’erreur, la douceur à la barbarie.

Travaillons dès lors non pas à les imiter, mais à leur prouver par notre tendresse qu’ils trouveront toujours en nous des frères. Soyons de véritables imitateurs de Jésus-Christ. Riva-