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SAINT IGNACE.

ÉPÎTRE AUX ÉPHÉSIENS.

La ville d’Éphèse, si connue par son temple de Diane, avait été convertie à la foi par l’apôtre saint Jean. Les fidèles de cette Église s’étaient empressés de prodiguer au disciple du saint apôtre tous les secours de la plus généreuse hospitalité, lorsqu’il passa par leur ville pour se rendre à Rome. Saint Ignace commence par leur témoigner sa reconnaissance, puis il les invite à fuir toute division, à vivre étroitement unis à l’évêque et aux prêtres, à ne point se séparer de leur assemblée ni de l’autel où l’on participe au pain de Dieu, aliment d’immortalité, antidote contre la mort, gage d’une éternelle vie. Il les félicite de s’être opposés à ces faux frères qui voulaient semer chez eux l’erreur. Saint Athanase a cité le beau passage où saint Ignace distingue si clairement en Jésus-Christ deux natures et qui confond d’avance l’hérésie d’Eutichès : Jésus-Christ tout à la fois chair et esprit, créé et éternel ; Dieu dans l’homme, vraie vie dans la mort. Le début de chaque épître renferme de grands éloges à chacune des Églises auxquelles elles s’adressent ; tel est celui de l’épître aux Éphésiens :


Ignace, surnommé Théophore, à l’Église d’Éphèse en Asie, comblée de bénédictions par la munificence de Dieu le père, prédestinée avant tous les siècles à une gloire permanente, immuable ; unie étroitement à lui, et choisie en vertu des mé-