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ressuscita Jésus-Christ, et une Vénus de marbre au calvaire de Golgotha.

C’est sous Adrien que la religion commence à élever la voix pour se défendre. Cet empereur eut quelque égard aux apologies de Quadrat, évêque d’Athènes, et d’Aristide, philosophe chrétien, et aux représentations de quelques gouverneurs. Quadrat était évêque d’Athènes et disciple des apôtres. Il ne nous reste qu’un passage de cette apologie, qu’il remit lui-même à l’empereur Adrien, pour montrer la différence des miracles de Jésus-Christ et des prestiges des imposteurs. Il disait :

« Les œuvres de notre Sauveur demeuraient toujours, car elles étaient vraies. Les malades guéris, les morts ressuscites, n’ont pas seulement paru guéris et ressuscités, ils sont restés tels ; et non-seulement pendant que le Sauveur était sur la terre, mais ils sont demeurés longtemps après qu’il s’est retiré, et quelques-uns d’entre nous les ont vus. » Il ne nous reste que ce passage de l’apologie de Quadrat, et nous n’avons rien de celle qu’Aristide, philosophe athénien, écrivit peu de temps après.

C’est vers cette époque que Celse, philosophe épicurien, publia un livre contre le judaïsme et le christianisme, intitulé : Discours sur la vérité. Ce livre a été réfuté dans le siècle suivant par Origène.

Serénius Granianus, proconsul d’Asie, ayant représenté à l’empereur combien il était injuste de faire mourir tant d’innocents à cause du nom qu’ils portaient, Adrien écrivit à plusieurs gouverneurs de province et à Minutius Fundanus, proconsul d’Asie : « J’ai reçu la lettre de l’illustre Serénius Granianus, à qui vous avez succédé. Je ne suis pas d’avis de laisser la chose sans examen, afin qu’il n’y ait pas de trouble et que l’on ne donne pas occasion aux calomnies. Si donc ceux qui se plaignent des Chrétiens veulent les accuser devant votre tribunal, qu’ils prennent cette seule voie et non pas celle de vagues accusations. Si leurs accusateurs prouvent dans un tribunal régulier que les Chrétiens font quelque chose contre les