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mais le bout encore vert. Et l’ange fit ranger en troupes séparées ceux dont les branches étaient dans ces différents états : d’autres avaient leurs rameaux tels qu’ils les avaient reçus, tout verts, et l’ange en ressentit une grande joie, car c’était le plus grand nombre ; les rameaux de plusieurs non-seulement étaient verts, mais encore remplis de bourgeons, et l’ange en était ravi ; plusieurs avaient leurs rameaux non-seulement verts et remplis de bourgeons, mais encore de fleurs et de fruits, et le bonheur était peint sur leurs visages : l’ange du saule et le pasteur en étaient transportés d’allégresse, et le pasteur fit apporter des couronnes de palmier et les leur donna, et il les fit entrer dans la tour. Il fit aussi entrer dans la tour ceux dont les branches avaient des bourgeons, après leur avoir donné à chacun un sceau et une robe blanche ; et il fit encore entrer dans la tour, revêtus d’une robe blanche, ceux qui avaient conservé les rameaux tels qu’ils les avaient reçus. Cela fait, il dit au pasteur : « Je m’en vais : pour toi, prends sous ta garde ceux qui n’ont pu entrer dans la tour, examine leurs rameaux encore une fois et envoie chacun dans le lieu qu’il mérite ; si quelqu’un se trompait, je l’éprouverais sur l’autel. Lorsqu’il fut parti, le pasteur dit à Hermas : « Plantons toutes ces branches, elles reverdiront peut-être, le saule est si vivace ! » Et il les planta, et il les arrosa de telle sorte que l’eau les couvrait. Au bout de quelques jours, il revint avec Hermas dans ce même lieu, et lui ayant fait mettre un linge blanc autour du corps : « Appelle, lui dit-il, ceux dont les branches ont été plantées ; que chacun arrache la sienne et me l’apporte ! » Ils vinrent dans le même ordre que la première fois, ceux dont les branches avaient été trouvées sèches et pourries les premiers, et ainsi de suite ; et le pasteur faisait séparer des autres ceux dont les branches étaient devenues meilleures : les unes avaient reverdi, les autres n’avaient plus de fente, d’autres avaient des bourgeons et même des fruits ; et le pasteur était dans la joie, et il disait à Hermas : « Je te l’avais bien dit, le saule est vivace. »

Ce saule est la loi de Dieu donnée à toute la terre, et à l’om-