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vous donne tout pouvoir contre le démon. Purifie ton cœur, si tu veux garder les commandements que je t’ai donnés ; ceux-là les garderont qui sauront purifier leurs cœurs de tous les vains désirs du siècle, et ils vivront en Dieu. »




LIVRE TROISIÈME.


Les Similitudes.


I.


Le pasteur dit à Hermas : « Savez-vous, serviteur de Dieu, que vous êtes en voyage et que votre patrie est loin de ce monde ? Mais si vous n’ignorez pas quelle doit être votre demeure, pourquoi achetez-vous ici des champs ? pourquoi préparez-vous des festins ? pourquoi bâtissez-vous des palais ? pourquoi vous inquiétez-vous de tant de choses superflues et vaines ? Qui achète ici-bas ne pense pas à revenir dans son pays. Ô insensé ! ô homme misérable et sans confiance ! Il ne comprend pas qu’en ces lieux tout lui est étranger et appartient à d’autres ! Le roi de la patrie te dit : Sois soumis à mes lois ou sors de mon royaume ; que feras-tu ? La loi qui régit ta patrie, tu la connais ; la voudrais-tu nier à cause de tes champs et de tes richesses ? La nier, à la bonne heure ; mais un jour tu voudras revenir dans ta patrie, et alors on refusera de te recevoir, on te chassera. Vois donc, tu es en voyage ; n’achette que ce qui est nécessaire à tes besoins, que ce qui te suffit : soit prêt, afin d’obéir au souverain lorsqu’il t’appellera pour aller dans ta patrie jouir du bonheur et de la paix sous ses lois ineffables. »


II.


Hermas se promenait un jour dans la campagne ; il vit une vigne et un orme, et s’arrêta pour les considérer. Le pasteur lui apparut pendant qu’il les regardait : « Cette vigne, dit-il, porte beaucoup de fruits ; l’orme n’en donne pas ; mais, si elle n’était appuyée sur lui, la vigne elle-même n’en produirait que