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et de ces imposantes leçons. Le travail de M. Guillon a fait un grand bien ; il a ouvert et préparé les voies à des entreprises sinon plus estimables, du moins plus étendues.

C’était un grand point que de faire naître le goût des études sérieuses, de faire pénétrer quelques rayons de lumière dans ce monde obscurci par les erreurs d’une fausse et vaine philosophie. Sa pensée a bientôt reçu un développement remarquable par l’entreprise de la publication des Pères en langue latine et de saint Jean Chrysostôme en langue grecque. L’édition latine, ayant été interrompue par l’année 1830, a reçu une nouvelle impulsion par le mouvement religieux qui s’est prononcé à la suite de cet événement. C’est à la faveur de cette disposition des âmes, de ce besoin des esprits, qu’il nous a été donné de publier de nouveau la Bible et la Raison du Christianisme, qui présente le témoignage, en faveur du Christianisme, des hommes que l’on peut appeler les pères de la science.

Mais cela suffit-il aux besoins de l’époque ? Le grand nombre des hommes de notre siècle n’a fait qu’une étude imparfaite des littératures grecque et latine. Que l’on veuille bien considérer ceci : la philosophie du dix-huitième siècle, quand elle a voulu détruire la religion, s’est bien gardée d’écrire ses attaques dans la langue de la Bible ou des Pères. Elle a emprunté, pour donner