Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 1.djvu/177

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cris. Est-ce là un jeûne choisi par moi, que l’homme, tous les jours dans la douleur, courbe sa tête comme un jonc, et qu’il dorme dans un cilice et sur la cendre ? Est-ce là un jeûne, et un jeûne agréable au Seigneur ? N’y a-t-il pas un jeûne de mon choix ? Rompez les liens de l’iniquité, portez les fardeaux de ceux qui sont accablés, donnez des consolations aux affligés, brisez les liens des captifs. Alors votre lumière brillera comme l’aurore, vous serez environnés de la gloire du Seigneur ; vous l’invoquerez et il vous exaucera ; à votre premier cri, le Seigneur répondra : « Me voici. »

Admirez ici sa providence et sa miséricorde ; il a voulu que le peuple qu’il donnait à son fils eût, avant tout, un cœur simple et droit. Il nous l’annonce d’avance par ses prophéties, afin que nous n’allions pas, en aveugles prosélytes, nous jeter dans les pratiques orgueilleuses d’un culte tout judaïque.

Ne dites pas : « Mais le testament des Juifs, c’est le nôtre. » L’idolâtrie de ce peuple a rompu l’alliance avec Dieu. N’est-il pas dit que Moïse brisa les tables de la loi qu’il tenait en ses mains ? Il était réservé à la charité de Jésus-Christ de l’imprimer dans nos cœurs, et d’y mettre comme un sceau incompatible par la foi et l’espérance en lui.

Soyez donc des adorateurs en esprit et des temples parfaits consacrés au Seigneur. Veillez, de peur que l’ennemi vous trouvant endormis, ne vous replace sous son joug et ne vous ravisse le royaume de Dieu comme il l’a ravi aux Juifs.

C’est par le sang de son fils que le Seigneur a contracté avec les hommes une nouvelle alliance pour les ramener dans la voie du salut.

Voici ce que dit ce prophète :

« Il a été blessé lui-même à cause de nos iniquités ; il a été brisé pour nos crimes ; il a été mené à la mort comme une brebis ; il est demeuré, sans ouvrir la bouche, comme un agneau, muet devant celui qui le tond. »

C’est à son fils que Dieu avait dit, avant de terminer l’œuvre de la création : « Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance. » Et c’est par ce fils qu’il a voulu nous régé-