Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 1.djvu/162

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ils ne savent donc pas que le Très-Haut défend et protége ceux qui travaillent avec une conscience pure à la gloire de son nom tout-puissant ? Que cette gloire lui soit à jamais rendue !

Mais la confiance des justes au milieu des souffrances leur a valu un héritage de gloire et d’honneur. Témoin ce degré d’élévation où Dieu les a placés ; cette grandeur, cette félicité qu’il attache à leur nom pour la suite des siècles.

Voilà vos modèles et les hommes qu’il faut suivre. « Unissez-vous aux saints, nous dit l’Écriture, et cette union vous rendra saints vous-mêmes. Vous deviendrez justes avec les justes ; vous vous perdrez avec les méchants. Attachez-vous donc à ceux qui vivent dans l’innocence et la justice. Ce sont là les vrais élus de Dieu. »

Je vous le demande, pourquoi, parmi vous, ces querelles, ces disputes, ce schisme, ces guerres ? N’avons-nous pas un même Dieu, un même Christ, un même esprit de grâce répandu sur nous, une même vocation en Jésus-Christ ? Pourquoi donc déchirer ses membres ? pourquoi les mettre en lambeaux ? Pourquoi faire ainsi la guerre à notre propre corps ? Sommes-nous assez insensés pour oublier que nous sommes les membres les uns des autres ?

Rappelons-nous les paroles de notre Seigneur : « Malheur à cet homme ! Il eût mieux valu qu’il ne fût pas né, que d’avoir scandalisé un seul de mes élus ! Il eût mieux valu qu’une meule lui fût attachée au cou et qu’on le jetât ainsi dans la mer, que d’avoir donné un mauvais exemple à un seul de ces petits ! »

Qu’a produit votre division ? Elle en a perdu plusieurs, elle en a jeté un grand nombre dans le doute, et nous tous dans le deuil. Et cependant ce schisme dure encore.

Prenez l’épître que vous avez reçue de l’apôtre saint Paul. Que vous recommandait-il avant toutes choses, lorsqu’il commençait à prêcher l’Évangile ? Certes, c’était bien sous l’inspiration de l’Esprit saint qu’il vous écrivait sur lui-même, sur Céphas, sur Apollon.

Vous étiez alors partagés entre des affections différentes ; mais ce partage de cœur vous laissait moins coupables que cette