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Cla. Auriez-vous perdu votre amie, & n’ai-je pas imprudemment renouvellé votre peine ?

Ros. Non — Clarinde ; changeons d’entretien.

Cla. Roſalide, qu’avez-vous ? je vous ai fâchée ſans le vouloir.

Ros. (triſtement.) Vous méritez d’être aimée, Clarinde ; je ne ſuis pas ſurpriſe que depuis votre enfance vous ayiez une amie ; mais moi, je n’en ai point.

Cla. Je ſerai la vôtre, ma chere Roſalide.

Ros. (à part.) Qu’elle eſt bonne & touchante ! — Et je me moquois d’elle.

Cla. Baniſſez donc cette triſteſſe qui m’afflige.

Ros. Chaque mot qu’elle me dit m’attendrit, me pénetre. Clarinde, tel que ſoit l’événement qui doit fixer notre ſort, promettons-nous de ne jamais nous ſéparer.

Cla. Ah, j’en fais le ſerment avec tranſport.



SCENE ix.

ROSALIDE, CLARINDE, ZULMÉE.

Zul. (à Roſalide.)
Madame, la Fée vous attend.