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vos intentions, & cela ſans artifice & ſans fauſſeté ; car aſſurément on ne vous en ſoupçonnera pas, vous avez une mine ſi douce & ſi naïve.

Cla. Et bien moi, par exemple, je ne prendrai pas cela pour un éloge ; ai-je tort ?

Ros. Oui, car je penſe réellement que la candeur & l’innocence ſe peignent ſur votre viſage.

Cla. Mais ſi votre intention ne ſe rapportoit pas exactement à vos diſcours, —

Ros. Savez-vous que vous avez beaucoup d’eſprit naturel ?

Cla. Qu’eſt-ce que c’eſt que celui qui ne l’eſt pas ? — Vous pourriez me l’apprendre je crois.

Ros. Mais réellement on diroit qu’elle y entend fineſſe. Revenons à votre diſcours ; eſt-il bien éloquent ?

Cla. Je n’ai point fait de diſcours, moi.

Ros. Ah, vous parlerez de tête.

Cla. Préciſément.

Ros. Et votre Fée vous l’a conſeillé.

Cla. Elle m’en a donné l’ordre le plus poſitif.

Ros. Cela eſt ſurprenant. Dites-moi un peu, ma chere Clarinde, quel a été votre genre de vie juſqu’ici ?

Cla. Je me ſuis toujours trouvée ſi heureuſe, que je n’enviſage qu’avec crainte les changements qui peuvent arriver dans ma deſtinée.

Ros. Vous n’avez pas d’ambition, je m’en étois doutée ; cependant ſi vous êtes déclarée Reine ce ſoir ? —

Cla. Je ne m’occuperai plus que des moy-