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SCENE vi.

LES DEUX FÉES.

(Bienfaiſante, en regardant ſortir Roſalide.

Bien.
En qualité de Fée, je poſſede l’art de lire dans les yeux, & d’y deviner à-peu-près la penſée, & j’ai vu dans ceux de Roſalide un violent dépit contre moi ; quelle en peut donc être la cauſe ?

Lum. Laiſſons cela, ma ſœur, & parlons d’affaires plus ſérieuſes. Savez-vous l’arrivée des Ambaſſadeurs ?

Bien. Oui, je leur ai fait dire que nous les verrions après le couronnement.

Lum. Devinez-vous le ſujet de leur ambaſſade ?

Bien. Ces mêmes Ambaſſadeurs étoient ici il y a huit mois, ils entendirent parler de l’élection qui devoit, comme vous ſavez, ſe faire il y a ſix ſemaines.

Lum. Oui, il eſt vrai qu’elle a été différée.

Bien. Et j’imagine que la croyant faite, ils viennent, de la part de leur Maître, pour complimenter la nouvelle Reine.

Lum. Ah ça, ma ſœur, parlez-moi vrai, quel eſt au fond du cœur votre preſſentiment ſur le choix qui doit ſe faire ce ſoir ?

Bien. Je devine le vôtre ; mais laiſſez-moi