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Iph. Notre laideur nous eſt moins cruelle que Maman ne nous eſt chere.

Cén. Elle & la Fée ne deſirent que notre bonheur.

Iph. (prenant les flacons.) Sacrifions-nous pour elle ; tenez, chere Cénie.

Cén. (prenant le flacon.) Je n’héſiterai pas pour celui-ci.

(Elles boivent toutes les deux.)

Iph. (après avoir bu.) Me voilà donc accomplie !

Cén. (regardant ſa ſœur.) Que vois je !

Iph. Ah, ma ſœur ! vous avez repris votre premiere figure.

Cén. Et vous auſſi ! — Eh, mon Dieu, nous ſerions-nous trompées de flacons ?



SCENE v.

LA FÉE, MÉLINDE, CÉNIE, IPHISE.

La Fée.
Rassurez-vous, mes chers enfants, & embraſſez-nous.

Mél. (les embraſſant.) Iphise ! Cénie ! que je vous aime !

Cén. Nous ſommes donc bien heureuſes — Mais par quel prodige le flacon blanc —

La Fée. Après l’action que vous venez de faire, vous n’êtes plus des enfants. Je ne dois plus vous tromper ; tout ce qui vous eſt arrivé