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SCENE iv.

CÉNIE, IPHISE.

Cénie, (après un moment de ſilence.


Eh bien, ma Sœur !

Iph. Eh bien, Cénie !

Cén. Que ferons-nous ?

Iph. Il y faut réfléchir. (Elles s’aſſeyent l’une & l’autre, & poſent leurs flacons ſur une petite table qu’elles approchent auprès d’elles.)

Cén. La Fée avoue elle-même que c’eſt un grand malheur que d’avoir une figure révoltante.

Iph. Et nous ſommes effroyables. — Ah !

Cén. Quoi donc ?

Iph. Le haſard eſt ſingulier — Voilà un miroir qui ſe trouve ſur cette table.

Cén. Je parierois que c’eſt une malice de la Fée. Un miroir dans cet inſtant n’eſt qu’une tentation dangereuſe ; Iphiſe, ne nous y regardons pas.

Iph. Voilà un plaiſant ſcrupule ; un miroir eſt toujours bon à sonſulter. (Elle dreſſe le miroir ſur la table.)

Cén. Ne conſultons que la raiſon.

Iph. Il faut écouter les avis de tout le monde. (Elle ſe regarde dans le miroir.) Quelle figure !