lors une foule prodigieuſe d’hommes, de femmes, d’enfants, tous vêtus différemment.
Phé. Ce ſont apparemment les ſujets du Génie.
Zir. Non. Je m’e ſuis informée ; ce ne ſont que des voyageurs.
Phé. Comment ?
Zir. Nous n’avons pas remarqué, Phédime, l’inſcription touchante que Phanor a gravée ſur la porte de ce palais ; cette porte eſt toujours ouverte, & on lit au-deſſus : À tous les malheureux.
Phé. Ah ! tout eſt expliqué.
Zir. Sans le haſard, j’ignorerois encore dans quel aſyle ſacré nous ſommes ; jamais Phanor ne nous l’auroit appris.
Phé. Zirphée ! vos yeux ſe rempliſſent de pleurs.
Zir. Je ne m’en défends pas. Ah, Phanor ! malheureux Phanor ! que le Ciel fut injuſte envers vous !
Phé. Doit-il accorder tous les dons ? Phanor en reçut l’eſprit & la vertu.
Zir. Mais cette figure hideuſe !
Phé. Ah, Zirphée ! demandez aux infortunés, qui ſont dans ce palais, ſi cette figure qui vous révolte les empêche d’aimer Phanor.
Zir. Ils doivent l’aimer ; la reconnoiſſance leur en fait une loi.
Phé. Et vous, ne devez-vous rien à Phanor ? Il ſecourt les malheureux, parce qu’il les plaint ; de même vos malheurs l’intéreſſerent ; il vous enleva pour vous ſouſtraire à d’in-