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scene ii.

phanor ſeul


Je commençois à l’attendrir, ſon âme s’ouvroit à la pitié ; un regard, un ſeul regard a détruit mon ouvrage — Et je pourrais encore conſerver quelque eſpoir ? — Barbare Fée ! jouis de l’excès de ma douleur ; ton pouvoir, ſupérieur au mien, me condamna jadis à ſupporter la vie ſous cette forme affreuſe, & je ne puis reprendre mes premiers traits qu’en parvenant à me faire aimer, qu’en touchant avec cette figure épouvantable, une ame inſenſible juſqu’alors. Ah, Zirphée ! ſi vous ſaviez mon ſecret, s’il m’étoit permis de le dire ; mais l’oracle funeſte, le défend — Que je ſuis malheureux ! — Hélas ! la plus grande, la plus cruelle de mes peines, c’eſt d’aimer comme on n’aima jamais — (Il tombe accablé ſur une chaiſe.)