Luc. J’ai cependant bien mal joué du clavecin.
Mél. Oh ! je vous aſſure que tout le monde a été enchanté de vos talents.
Luc. Ah, ma tante, ces éloges-là ſont-ils bien ſinceres ?
Mél. Ce doute fait honneur à votre modeſtie ; mais raſſurez-vous, mon enfant, & croyez que quand vous le voudrez, il n’y a point de louanges auxquelles vous ne puiſſiez juſtement prétendre — Adieu, ma chere fille, il faut achever de prendre vos leçons ; je vais vous envoyer Dorine, & dans deux heures je reviendrai vous chercher, & nous irons à l’Opéra. (Elle ſort)
Luc. (ſeule.) Comme ſa tendreſſe l’aveugle en ma faveur ! — Hélas ! elle a fait tout ce qui dépendoit d’elle pour me donner une éducation diſtinguée — Et moi, qu’ai-je fait pour répondre à tant de ſoins ?
SCENE ii.
LUCIE, DORINE.
Dor.
h bien, Mademoiſelle, vous avez
tourné toutes les têtes, on ne parle là-dedans
que de vos talents, de vos graces — Mais,