Luc. Elle a beaucoup d’éclat.
Dor. Oui ; mais on dit qu’elle met du blanc.
Luc. Bon !
Dor. Oh, je n’en crois rien — Cependant elle a le front bien luiſant ?
Luc. Ah, ah, c’eſt drôle, dès qu’on a le front luiſant ?
Toin. Oui, on met du blanc. C’eſt un principe bon à retenir. Par exemple, Monſieur votre grand oncle met du blanc sûrement.
Luc. Quelle folie !
Toin. Mais dame, la regle eſt donc fauſſe, car il a le front encore plus luiſant que celui de Madame de Bercy.
Dor. (à Lucie.) Qu’a-t-on dit de vos deſſins ?
Luc. On les a trouvés charmants, la tête de vieillard ſur-tout.
Toin. Eh mais, celle-là eſt entiérement l’ouvrage de Mademoiſelle Dorine.
Dor. Point du tout ; j’ai mis ſeulement l’enſemble, & j’y ai donné quelques coups de force.
Toin. Ah ! cela eſt vrai, vous n’avez fait que l’ébaucher & la finir.
Luc. (avec un ſouris forcé.) Toinette ne me gâte pas.
Toin. Flatter, c’eſt tromper ; & comment tromper ce qu’on aime ?
Luc. Avec cette maniere-là, Toinette, vous aurez toujours le droit de me tout dire.