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aurois-je moins de confiance en elle. Je ne puis définir cela ; il ſemble que plus elle me contrarie, & plus elle m’attache.

Dor. Dans ce cas, Mademoiſelle, je ſuis fort malheureuſe, moi, qui vous aime avec un excès qui ne me permet pas de vous faire éprouver la moindre contrariété.

Luc. Auſſi, ma chere amie, je vous aime encore plus que Toinette ; vous me paroiſſez mille fois plus aimable qu’elle. Je voudrois la conſulter quelquefois ; mais c’eſt avec vous que je voudrois paſſer ma vie.

Dor. Allons, je ſuis contente de mon partage ; mais je crains cependant qu’il ne ſoit pas le plus ſolide.

Luc. Ah ! croyez que mes ſentiments pour vous ſeront auſſi durables qu’ils ſont tendres. — Mais qui vient nous interrompre ? Ah ! c’eſt Toinette.



SCENE iv.

TOINETTE, LUCIE, DORINE.

Luc.
Que voulez-vous, Toinette ?

Toin. Mademoiſelle, c’eſt votre maître à danſer.

Luc. Oh ! je ne danſerai point, vous n’avez qu’à lui donner un cachet, & le renvoyer.

Toin. Mais, Mademoiſelle, vous avez déjà manqué votre derniere lecon.