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SCENE iii.

DORINE, LUCIE.

Luc.
Je croyois ma tante ici.

Dor. Elle en ſort dans l’inſtant, & m’a chargée de vous dire que ſi vous preniez bien toutes vos leçons, elle vous meneroit à l’Opéra.

Luc. Aujourd’hui ?

Dor. Oui.

Luc. Et c’eſt l’Opéra nouveau ? — Ah ! je ſuis charmée. Mon Dieu, que n’ai-je ſu cela plutôt !

Dor. Pourquoi ?

Luc. Oh, c’eſt que je ſuis coëffée à faire horreur. — Et ma robe neuve. — Je ne l’aurai que demain ! cela eſt piquant, vous en conviendrez.

Dor. De telle maniere que vous ſoyez, n’êtes-vous pas toujours ſûre de plaire ?

Luc. Et d’ailleurs, c’eſt une plaiſanterie ! — J’attache ſi peu de prix à toutes ces choſes-là. Trouvez-vous cet habit bien garni ?

Dor. Il eſt charmant.

Luc. Oui, mais il a un peu perdu de ſa fraîcheur. — J’aime mieux la couleur de roſe que j’avois hier. Qu’en penſez-vous ?

Dor. Moi, celui que vous portez me paroît toujours le plus joli.