rence d’une cruelle insensibilité. Un mot, un seul mot m’eût trahi. Comment lui dire, sans passion & sans transports, que je la plaignois, qu’elle m’étoit chère ? Oui, me taire entièrement me parut mille fois moins difficile.
Mais, Monsieur, croyez-vous que si vous eussiez conté à Léontine une histoire si intéressante, elle n’en eût pas été touchée, au lieu de vous éloigner comme vous avez fait depuis son veuvage, & de vous plonger dans tous les embarras d’une intrigue aussi singulière ?
Hélas ! que je suis loin d’espérer encore avec tout ce que j’ai fait ! Vous-même convenez dans toutes vos lettres, que je n’en ai que de bien foibles raisons : jugez donc si je m’étois déclaré d’abord.
Il est vrai : elle a si mauvaise opinion des hommes ; elle paroît si décidée à ne jamais se remarier. Quand je l’entends, je désespère ;