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taille, la douceur de sa voix lui rappeloient un souvenir confus… En entrant dans le salon, il se sentit si oppressé, qu’il ouvrit une fenêtre qui donnoit sur la cour ; il vit tous les paysans accourir en foule, et se précipiter vers le pavillon pour éteindre le feu, qui, par leurs soins, fut arrêté en moins d’une demi-beure. Comme elle est aimée ! dit Dalidor ; car durant tout ce temps, il n’avoit pensé qu’à elle… On ouvrit une porte ; il crut que madame de Vilmure entroit ; il se retourna, fit quelques pas, et ses yeux se portèrent sur un grand tableau… Un tremblement universel le saisit… Il s’approche, et regardant de près ce tableau, il reconnoît la jolie petite ménagère donnant à manger à des poulets… Ô destinée ! s’écria-t-il, c’est elle !… et il tombe dans un fauteuil en fondant en larmes… En effet, madame de Vilmure étoit son inconnue. Quelques minutes après, il entendit du bruit dans l’anti-chambre ; il essuya ses pleurs, et madame de Vilmure parut. Comme elle ne l’avoit jamais regardé avec attention, elle ne conservoit pas de lui le moindre