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et presque nus, tandis que deux autres un peu plus grands la suivoient en se suspendant à sa robe flottante… Elle crioit avec un accent déchirant : Mon grand père ! mon grand-père ! secourez mon grand-père ! Cette voix pénétra le cœur de Dalidor… Aucun domestique n’osoit entrer, parce que la première pièce étoit embrasée ; Dalidor fit deux ou trois questions rapides, et il apprit que le valet-de-chambre qui couchoit auprès du vieillard, avoit eu la lâcheté de se sauver, et de l’abandonner en appercevant le feu ; que le vieillard étoit endormi ; que son appartement avoit une porte de derrière donnant sur le jardin, mais que cette porte étoit fermée en dedans et avec des barres de fer. Il suffit, s’écria Dalidor, en s’élançant dans le corps-de-logis enflammé. Rassurez-vous, madame, je sauverai votre grand-père. À ces mots, il traverse comme un trait une petite anti-chambre pleine de flamme et de fumée ; il tenoit sur sa bouche son mouchoir, qu’il avoit trempé dans un seau d’eau. Le feu prit à sa redingotte ; mais en entrant dans la chambre que le