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comme on aime sa patrie, après un long exil, quand on obtient la permission de rentrer dans son sein !…

Dalidor, sans perdre un moment, s’embarque et part pour la France ; il arrive à bon port à Calais, il vole chez Dessaint, il demande Mulcé : on répond qu’il n’est point venu ; il attend huit jours, et ne recevant nulle nouvelle, il se décide à se rendre en Normandie chez un homme de sa connoissance, afin d’y prendre quelques renseignemens sur Paris et sur Mulcé. Il voyageoit seul et à cheval, et son cheval s’étant blessé, il fut obligé de s’arrêter un soir dans un beau village près de Caen. Il coucha dans un cabaret dont l’hôtesse lui apprit qu’il étoit dans la terre d’un homme bienfaisant, nommé Vilmure, Ce nom étoit inconnu à Dalidor. Il cessa de questionner l’hôtesse, qui, prenant son silence pour de l’attention, continua de parler. Après avoir fait l’éloge du ci-devant seigneur de ce lieu, elle fit celui de son épouse. Est-elle jeune, demanda Dalidor ? Elle est jeune et charmante, répondit l’hôtesse. À ces mots, Dalidor écouta avec