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être belle ! Sans doute elle est mariée, et fixée à la campagne, et sûrement elle s’y plait ! loin de dédaigner les soins du ménage, elle en fait ses délices ! heureux qui peut la contempler telle que je l’ai vue dans ce portrait charmant gravé dans mon souvenir !… mais mille fois heureux l’époux qu’elle a choisi !… Cette pensée fit soupirer Dalidor ; un triste retour sur lui-même remplit son ame d’amertume.

Cependant Ambroisine, dépérissant tous les jours, parut désirer ardemment de retourner à Paris, après six mois de séjour à la campagne. Dalidor, inquiet de son état, s’empressa de la satisfaire. La révolution étoit commencée depuis quelques mois, ses premiers orages hâtèrent la fin d’Ambroisine, elle mourut peu de temps après son arrivée à Paris. La révolution acheva de ruiner Dalidor, on le soupçonnoit d’aristocratie, ses terres furent pillées, ses châteaux brûlés, ses créanciers saisirent tout ce qui restoit. N’entendant rien aux affaires, il ne sut que payer tout ce qu’on demandoit, et l’on demanda beaucoup plus qu’il ne devoit réellement. Il ne