Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 4, 1806.djvu/434

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fleurs, de l’acier et du verre : elle se défit de tous ses diamans, qu’elle troqua successivement contre des marchandises anglaises. Telle étoit la sage simplicité d’Ambroisine.

Un triste événement suspendit pendant huit mois les concerts et les fêtes ; le père de Dalidor mourut, et laissa à son fils unique un riche héritage. Dalidor se livra alors à tous ses goûts ; il voulut avoir un cabinet de tableaux, et faire un jardin à l’anglaise. Il n’admiroit que l’école flamande : c’étoient dans ce temps les tableaux les plus chers. Les amateurs du dix-huitième siècle aimoient cent fois mieux l’image d’un vieux fumeur ou d’une cuisinière épluchant des oignons, que celle d’un héros ou d’une nymphe ; et tandis que Dalidor tapissoit ses appartemens de ces ignobles peintures, il remplissoit ses jardins d’obélisques, de pyramides et de temples. Ce peu d’accord dans les goûts marque assez qu’on n’en a point de réels, et qu’on ne sacrifie qu’à la mode.

Le deuil fini, les fêtes recommencèrent ; et même, durant l’été ; comment ne pas