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Les concerts attirèrent beaucoup de monde ; on y joignit des bals, afin de déployer tous les talens d’Ambroisine : on dansa des quadrilles charmans, composés par Vestris et par d’Auberval, et dont mademoiselle Bertin fit les habits ; et sur la fin de l’hiver, l’homme chargé des affaires de Dalidor l’avertit qu’il avoit soixante-dix mille francs de dettes. Cependant Ambroisine protestoit qu’elle n’avoit que des goûts simples, et que même elle avoit pris nouvellement une véritable aversion pour la magnificence. En effet, elle avoit fait refaire un très-beau salon doré, qui fut reconstruit en bois rapporté de diverses couleurs naturelles ; cette décoration coûta quinze mille francs : néanmoins, quoi de plus simple que du bois sans sculpture et sans peinture ? On remplaça de riches rideaux, ennuyeusement solides, par des draperies élégantes d’un taffetas bien léger ; les girandoles et les lustres furent rélégués au garde-meuble ; on y substitua des lampes antiques d’albâtre ; enfin pour que la réforme fût complète, Ambroisine se décida à ne plus porter que des