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ronne qu’elles paroissoient vouloir placer sur sa tête. Dalidor ne fit qu’entrevoir toute cette composition. À côté de ce tableau, s’en trouvoit un autre qui le fit tressaillir… Ô ciel ! s’écria-t-il, me poursuivras-tu toujours !… Ce tableau offroit à ses regards son inconnue, vêtue simplement d’une robe blanche, et dans une basse-cour, donnant à manger à des poulets. On voyoit que l’action représentée n’étoit point une fantaisie de peintre. L’inconnue n’avoit ni le costume d’une bergère, ni celui d’une paysanne. Elle étoit habillée comme une jeune personne qui vit à la campagne, et tout ce que Dalidor connoissoit d’elle lui donnoit la parfaite certitude que celle qu’on envoyoit acheter des herbes au marché, devoit en effet être chargée de presque tous les soins du ménage dans l’intérieur de la maison. Oui, dit-il avec attendrissement, voilà ses traits et sa physionomie ravissante ; voilà ce front où se peignent la candeur et l’innocence ! voilà ce sourire plein de finesse et de naïveté ! voilà cette grâce ingénue que jamais la flatterie n’a vantée ! Ah ! sans doute la louange même la plus vraie