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broisine d’aller retirer de chez un peintre qui venoit de partir subitement, son portrait en grand et à l’huile, qu’elle avoit fait faire à son insu pour lui : une affaire imprévue avoit forcé ce peintre à s’éloigner sans délai. Dalidor, muni d’un billet d’Ambroisine, se rendit à dix heures du matin chez le peintre, pour réclamer ce portrait qu’il ne connoissoit point, et qu’il avoit tant d’envie de voir. On lui dit que la femme du peintre pouvoit seule lui livrer ce tableau ; qu’elle étoit sortie, mais qu’elle rentreroit bientôt ; et Dalidor, décidé à l’attendre, se fit conduire dans l’atelier du peintre : là, un domestique, après lui avoir montré le portrait d’Ambroisine, le laissa seul. Ambroisine, parfaitement ressemblante, étoit représentée dans une éclatante parure, et couronnée de perles et de lauriers, entourée d’instrumens, et jouant de la harpe, — un groupe de bronze, formé par les Muses des beaux-arts, soutenoit le pupitre sur lequel étoit posée la musique qu’elle sembloit regarder ; on voyoit derrière elle, sur un socle élevé, les statues des trois Graces tenant une cou-