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avoir de la raison avec des talens ? — Non, mais je pense qu’avec une telle multitude de talens, à un tel âge, on n’a jamais eu le temps de faire des lectures utiles, ni celui de réfléchir, et qu’alors, si malheureusement on n’est pas née avec beaucoup d’esprit, on se trouve privée pour toujours de tout ce qui peut suppléer à la supériorité naturelle. — Vous n’avez jamais aimé les arts. — Je les trouve charmans et non nécessaires, et ils me paroissent souvent nuisibles.

Cette conversation n’égaya pas Dalidor, quoiqu’il se répétât que son cousin n’avoit point de goût.

Cependant l’hiver s’écoula ; Dalidor vit arriver le printemps sans transport, mais avec plaisir : il semble que l’amour se ranime avec la renaissance de la verdure et des fleurs, et que le mois de mai embellisse toutes les jeunes personnes. Ambroisine parut à Dalidor plus aimable et plus brillante que jamais, et Dalidor reprit tout son enthousiasme pour la musique. Arrivé à la veille du jour désigné pour son mariage, Dalidor fut chargé par Am-