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résolut de faire sa déclaration de vive voix ; mais ce n’etoit pas une chose facile : Ambroisine ne causoit jamais ; au bal, elle dansoit toujours ; chez elle on la trouvoit constamment faisant de la musique ; et Dalidor maudit plus d’une fois le violon ou la flûte qui l’accompagnoient. Il prit le parti d’écrire. Ambroisine ne répondit point à sa lettre ; mais elle rougit en le revoyant, et à son premier concert elle lui adressa deux vers fort tendres d’une romance qu’elle chanta. Ambroisine, veuve d’un homme de qualité, avoit une fortune honnête, une bonne réputation. Le père de Dalidor approuva les sentimens de son fils ; Ambroisine donna son consentement, et il fut décidé que les deux amans s’uniroient au commencement du printemps : on étoit au milieu de l’hiver.

Un matin, Dalidor sortant en cabriolet, passa dans la rue St.-Germain-l’Auxerrois, et sa voiture cassa à quelques pas de l’église ; il y entra, en donnant l’ordre à ses gens d’aller chercher un fiacre ; il s’avança dans l’église, et s’assit à quelques pas d’un confessionnal ; ses yeux se portant de ce côté,