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tinguer, voulut aller faire la guerre en Corse ; il y fut en effet, il y passa deux ans ; il sut vaincre la paresse pour la gloire, et il se conduisit de la manière la plus brillante. Il est doux, à vingt-trois ans, de revenir à Paris après de tels succès ; on est si bien reçu par les femmes ! Dalidor trouva la société plus charmante que jamais ; bientôt un nouveau sentiment la lui rendit plus intéressante encore : il devint amoureux, ou du moins il crut l’être, ce qui produit à-peu-près les mêmes effets pendant quelques mois. On le mena chez une jeune veuve, très-célèbre par ses talens. Ambroisine (c’étoit son nom), sans être régulièrement belle, avoit une figure élégante ; elle dansoit supérieurement, c’est-à-dire, presqu’aussi bien qu’une danseuse des chœurs de l’Opéra ; elle avoit peu de voix, mais elle chantoit avec goût ; elle jouoit avec agrément de la harpe, du piano, de la guitare, et de la lyre. Dalidor fut à ses concerts, il l’entendit applaudir avec transport, et il se dit en secret : Voilà celle que je dois aimer ! et cette convenance décida son choix. Peu de jours après, il