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rades ; fut souvent, pour ses négligences, réprimandé et mis aux arrêts par son colonel, et vit arriver avec joie l’heureux moment de retourner à Paris.

La veille de son départ de Strasbourg, en retournant à pied, à sept heures du matin, à son logement, après l’exercice, il passa dans le marché public, et s’arrêtant devant une bouquetière, il acheta un paquet de roses. Pendant ce temps, il aperçut une jeune personne de treize ou quatorze ans, à quelques pas de lui, et dont la beauté le charma : elle donnoit le bras à une femme qui paroissoit être sa gouvernante ; un domestique, portant du poisson, étoit derrière elle. Comme elle marchandoit et qu’elle achetoit des fruits et des légumes, qu’elle mettoit à mesure dans un assez grand panier suspendu à son bras, Dalidor eut le temps de l’examiner à son aise, et il la trouva ravissante. Au bout de quelques minutes, Dalidor s’avança doucement derrière la jeune personne, et glissa dans son panier le bouquet de roses qu’il venoit d’acheter. Dans cet instant, la gouvernante et le domes-