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lens charmans ; il avoit un bon cœur, un caractère aimable, de l’esprit ; il eut de grands succès de société. Il entra au service ; il fallut aller passer six mois à cinquante lieues de Paris, en garnison dans une petite ville. Dalidor s’y ennuya mortellement ; il n’y fit point de folie, il détestoit le jeu, et ses mœurs étoient irréprochables ; mais il étoit paresseux et il avoit la manie des arts ; il lui parut affreux d’être forcé de se lever à cinq heures du matin, pour aller à l’exercice, et d’être privé de spectacles et d’une société agréable ; il fut sans cesse mis aux arrêts, et le service fini, il revint à Paris, excédé de la vie militaire. L’année suivante, il eut un congé, il passa toute la belle saison d’une manière très-conforme à son goût, dans des maisons de campagne magnifiques et délicieuses, chez ses parens et chez les princes ; il fit de la musique, joua la comédie, brilla dans les bals et dans les fêtes, et il acheva de perfectionner son ton et ses manières, et d’oublier entièrement tout ce qu’il avoit appris au collége. Cependant, loin de passer pour être igno-