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LES
RENCONTRES.


Dalidor et Mulcé, deux jeunes gens de même âge, et cousins-germains, furent élevés dans le même collége, mais reçurent de leurs parens des idées très-différentes : les plus solides instructions, données dans un collége ou dans une pension, servent à peu de chose, si, durant le temps des vacances, les parens en détruisent l’effet par leurs exemples et leurs discours. En vain les maîtres du jeune Dalidor lui repétoient qu’on ne parvient à rien si l’on ne s’accoutume pas, dès l’enfance, à l’application, et à vaincre l’ennui inséparable des premières études : Dalidor n’entendoit vanter chez son père que la grâce et les talens agréables ; son régent n’avoit point de grâce, ses maîtres ne savoient que le latin, le grec et la géométrie ; et non-seulement il prit en aversion ses