Pour t’obéir tout m’est possible ;
Hélas ! si tu veux me bannir,
Dis-moi que tu seras paisible,
Et sans délai, je vais te fuir.
En renonçant à l’espérance,
En m’immolant à ton repos,
Je pourrai trouver dans mes maux
Du courage et de la constance ;
Mais ne plaindras-tu point mon sort,
Et durant cette longue absence,
Seras-tu toujours sans remords ?
S’il faut partir, loin de te peindre
L’excès de mes vives douleurs,
Je saurai te cacher mes pleurs ;
L’amour alors me fera craindre
D’augmenter ta juste pitié ;
Mais je serai le moins à plaindre,
Je t’aurai tout sacrifié !
Natalie, touchée de cette lecture, remit en soupirant la romance sur le pupitre ; et prenant une autre feuille de musique, elle vit que c’étoit le brouillon de la même romance, et toujours de la main de Germeuil ; elle ne put résister à la tentation de s’emparer de cette chanson ; elle laissa sur le piano la seconde copie, et elle mit le brouillon dans sa