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LE JOURNALISTE.

nières, ne convient qu’aux vétérans de la littérature ; eux seuls ont assez de lumières et d’instructions pour avoir le droit d’être sévères ; eux seuls ont assez d’expérience pour se montrer indulgens quand il faut l’être. Avec le temps, l’imagination s’épuise, mais le jugement se forme, se mûrit, et le goût s’épure. C’est alors qu’on peut faire un bon journal. Vous reprendrez le vôtre dans vingt-cinq ans.

L’heureux Mirval resta chez madame de Saint-Firmin, jusqu’à onze heures. Il emmena Delmas, et fut avec lui chez Célinte ; il vouloit la faire jouir de son bonheur. Il lui présenta, avec transport, le père de Célestine, et lui conta son histoire. Célinte partagea sa joie avec toute la vivacité de l’amitié la plus tendre ; d’ailleurs, quelle est la femme qui ne seroit pas charmée d’avoir contribué au dénouement d’un joli roman ? Mirval épousa Célestine.

Il n’est plus journaliste, mais il est toujours auteur, et quand on déchire ses ouvrages, quand on en rend un compte infi-