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Mlle DE CLERMONT.

noircirent son imagination ; elle demanda des nouvelles de M. de Melun ; on lui fit toujours les mêmes réponses ; cependant elle ne retrouva plus au fond de son cœur la vive espérance et la joie qu’elle avoit ressenties peu d’heures auparavant. À midi, M. le Duc entra chez elle pour lui dire que le roi partant après souper, elle ne pouvoit se dispenser de descendre et de passer la journée dans le salon. À cette proposition, elle répondit qu’elle étoit souffrante, malade, et qu’il lui seroit impossible de faire les honneurs d’une fête. Il le faut cependant, reprit M. le Duc, vous n’avez point paru hier, le roi croit qu’en effet vos gens vous ont égarée dans la forêt, mais que pourroit-on lui dire aujourd’hui ? Songez quel intérêt puissant vous avez à lui plaire… Cette dernière réflexion que la princesse ne manqua pas d’appliquer à son mariage, la décida sur-le-champ : Eh bien ! dit-elle en soupirant, je descendrai. — Habillez-vous donc, reprit M. le Duc, je vais vous annoncer. À ces mots il sortit, et mademoiselle de Clermont, en