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Mlle DE CLERMONT

moins, dit-elle, je le reverrai encore !… En disant ces paroles, elle descend, se prosterne, se relève, et s’appuyant sur le bras d’un valet-de-pied, se met à la suite du cortége malgré les représentations des dames qui l’accompagnoient et qui la conjuroient de rentrer dans son appartement… On traverse la cour, on entre dans le palais, on y trouve M. le Duc qui venoit au-devant du cortége ; sa vue sèche les larmes de mademoiselle de Clermont… Il parut surpris et mécontent en l’appercevant ; il s’approcha d’elle et lui dit tout bas, d’un ton impérieux et rude, que faites-vous ici ? Mon devoir, répondit-elle avec fermeté, et elle poursuivit son chemin. M. le Duc n’osant faire une scène devant tant de témoins, fut obligé de dissimuler son étonnement et sa colère. Arrivé à l’appartement de M. de Melun, le cortége passa : M. le Duc resta seul en arrière, et arrêtant mademoiselle de Clermont, il l’invita avec douceur à le suivre un instant dans un cabinet voisin, et il l’y entraîna. Là, s’enfermant avec elle, il se contraignit moins, et lui