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Mlle DE CLERMONT.

M. de Melun avec la calèche ; on obéit sur-le-champ. La marquise de G*** en pleurs, se met à genoux auprès d’elle, et soutenant sur son sein sa tête défaillante, elle lui dit que l’on n’est pas loin du château, et que M. de Melun sera promptement secouru. Mademoiselle de Clermont regardant la marquise d’un air égaré : c’est moi, répondit-elle, qui lui ai dit de s’éloigner !… À ces mots, elle fit un effort pour se lever ; son dessein étoit d’aller du côté de l’allée fatale ; mais elle retomba dans les bras de la marquise et de madame de P***. Cette dernière ordonna au seul valet-de-pied resté auprès de la princesse, d’aller savoir des nouvelles de M. de Melun : il partit, et revint au bout d’un quart-d’heure ; il dit que M. de Melun étoit grièvement blessé à la tête, qu’on l’avoit mis dans la calèche pour le conduire au château, et qu’aussitôt qu’il y seroit arrivé, les gens de la princesse lui ramèneroient sur-le-champ une voiture. À ce récit, mademoiselle de Clermont fondit en larmes, mais en gardant le plus profond silence. Il étoit