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Mlle DE CLERMONT.

s’éloigna sans attendre de réponse. Mademoiselle de Clermont, interdite et troublée, se rapprocha des dames qui devoient l’accompagner ; elle sortit du salon, et monta en calèche avec la marquise de la comtesse de G***, la comtesse de P*** (maîtresse de M. le Duc), et sa dame d’honneur. La princesse étoit rêveuse, elle s’attristoit en pensant que M. le Duc avoit enfin remarqué ses sentimens pour M. de Melun : elle se reprochoit vivement de ne les avoir point assez dissimulés, sur-tout depuis huit jours.

En entrant dans la forêt, M. de Melun ne se mit point à la suite du roi et de M. le Duc, il ralentit le pas de son cheval pour les laisser passer, et lorsqu’il les eut perdus de vue, il s’approcha de la calèche de la princesse, qui, soupirant en le voyant, se pencha vers lui pour lui parler tout bas, et lui dit à l’oreille : Éloignez-vous, allez rejoindre mon frère, ce soir je vous dirai pourquoi. M. de Melun n’en demanda pas davantage ; il adressa quelques mots aux dames qui étoient dans la calèche, ensuite il dit qu’il alloit re-