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Mlle DE CLERMONT

mortelle inquiétude, il se hâta de rentrer. En montant l’escalier, il entendit répéter ces terribles paroles : Mademoiselle se meurt… Il fut obligé de s’appuyer sur la rampe, il y resta quelques minutes, immobile de douleur et d’effroi… On vint l’appeler de la part de M. le Duc, qui accourut à sa rencontre avec un visage consterné. « Hélas ! dit-il à M. de Melun, je n’ai plus d’espérance, elle est dans un état affreux, elle n’a plus sa tête, et le médecin dit que si ses convulsions ne se calment point, elle ne passera pas la nuit. Cette funeste révolution s’est opérée tout-à-coup. À minuit, ayant toute sa connoissance, elle a donné une commission à l’une de ses femmes qui, revenue au bout de cinq ou six minutes, l’a retrouvée tremblante, regardant d’un air égaré la porte du cabinet où nous passons la nuit, comme si elle voyoit là quelque chose d’effrayant ; ensuite versant des larmes, et tombant enfin dans les plus terribles convulsions. »

Quel récit pour M. de Melun ! chaque